Tierra del Fuego : La Terre de Feu en vélo : Vers la fin…
Vers la fin du monde et vers la fin du voyage. Voilà la dernière étape arrivée. Je suis seul, Virginie est partie hier soir. Ca fait un bail que je ne m’étais pas retrouvé tout seul. Il me reste 15 jours avant mon avion, le 2 janvier à Ushuaia. J’ai le temps, normalement : 5 ou 6 jours sont suffisants pour faire la route depuis Punta Arenas.
Je ne sais pas trop à quoi m’attendre en Terre de Feu. Personne ne m’a dit « Il faut absolument le faire c’est magnifique ». Je sais que les cyclistes qui en viennent en général ont fait la route en bus… Une chose est sûre, il y aura du vent, beaucoup de vent. Mais il sera, normalement, dans mon dos. C’est une particularité de la région, le vent souffle toujours de l’Ouest.
Je décide de prendre le ferry du soir pour traverser le détroit de Magellan vers Porvenir. Le ferry du matin me ferait arriver vers 11h30 et il n’y a pas moins de 100km avant le premier abri pour le bivouac…
Dans le ferry, je retrouve Stefan, cycliste allemand que j’avais déjà rencontré à notre auberge, un géant blond à queue de cheval, timide au premier abord mais ensuite inarrêtable et toujours mort de rire pour des raisons connues de lui seul. Il est parti seul il y a deux mois de Neuquen (au nord de Bariloche). Je rencontre aussi Clément et Aleth, un couple de Français en tandem, partis de Cusco.
Voilà, je ne suis plus seul !
Le ferry débarque à Porvenir en fin d’après-midi, une ville un peu abandonnée au fond d’un fjord. La lumière est belle et je me verrais bien planter la tente au bord de l’eau… Mais la météo annonce des trombes d’eau pour la nuit, avec Clément et Alteh, on décide de prendre une « cabana », étonnamment pas chère, chez une dame super sympathique. Ça fait du bien d’entendre la pluie tomber quand on est au chaud sous sa couette avec un toit.
Finalement, la pluie s’arrête vers 10h, nous voilà partis !
Après 8 km, le moteur se met en route, le vent se lève, les vélos accélèrent… Nous voilà à plus de 30 km/h sur une route de ripio (cailloux/terre) au bord de la mer… Le soleil perce à travers les nuages, et le paysage s’illumine. Eh bien voilà, la Terre de Feu, c’est comme la côte sauvage en Bretagne ! Avec peut-être encore plus de vent, et pas une voile à l’horizon… La route est loin d’être plate, il y a de nombreuses côtes très raides à passer, heureusement le vent nous aide bien. La journée passe vite, c’est un vrai plaisir de pédaler avec le vent dans un paysage aussi sauvage. Nous croisons peut-être cinq voitures dans la journée… Elles vont où ? Bonne question… Il n’y a rien sauf quelques maisons abandonnées de loin en loin.
Nous croisons un couple de Français avec des fat-bikes et quasiment sans bagage. Ils ont l’air un peu paumé, mais mine de rien ça fait 3 semaines qu’ils sont partis d’Ushuaïa (je me demande où ils rangent leur nourriture??) avec le vent dans la gueule et ils ont toujours le sourire. Des tarés. Impressionnants, mais des tarés quand même.
Et finalement, nous arrivons au refuge promis. Stefan est déjà là, toujours mort de rire en train de faire des pâtes. Il est dans son élément. Passer la nuit sous la pluie avec du vent à 80km/h « Soooo niiiice !! » Lui aussi est un peu taré… Mais pour le coup, lui, va rester dans ce refuge. Moi, je vais suivre le tandem vers une estancia à 5 km au sud. Oui au sud. Ici, la route principale continue vers l’Ouest et le Paso San Sebastian. Cette route continue plein Ouest, sur de l’asphalte. Mais je préfère le challenge de 350 km de ripio en plus, avec 50 km plein sud et un magnifique vent de travers par une route pour ainsi dire inconnue, qui passe par le paso Bellavista et rejoint la route principale au sud de Rio Grande.
Donc, nous voilà partis vers cette estancia sans aucune garantie de pouvoir se faire héberger. Clément et Aneth ont l’habitude d’aller demander l’hospitalité dans ces fermes réparties un peu partout en Argentine ou au Chili (nous on en a pas vues beaucoup sur la carretera austral mais apparemment c’est un très bon moyen de dormir au chaud entre El chalten et Punta Arenas, partie qu’on a fait en stop).
Après 5 km très pénible avec le vent au ¾ face, on arrive dans l’estancia pour découvrir un spectacle intéressant. Le « tri » des moutons, par âge pour déterminer ceux qui vont à l’abattoir et ceux qui vont se faire tondre. Amis végan, passez votre chemin !
Malheureusement, « el administrator » n’est pas commode et ne veut pas nous héberger. Nous voilà à la rue. On va quand même demander de l’eau dans la cuisine, où on tombe sur une cuisinière très sympathique qui nous paye le café et les sopaipillas (des beignets de pain frits) délicieux. Et finalement, on plante la tente à l’abri du vent derrière une grange, tant pis pour l’administrator. On pourra même cuisiner et manger à l’intérieur en discutant avec Veronica qui nous pose des milliers de questions.
Après un bon petit déj, nous voilà repartis dans la sauvage Terre de Feu. Et là on comprend, un peu, ce que ressentent les gens qui vont dans l’autre sens. La route continue vers le sud sur 45km…
Je rentre la tête dans les épaules, je débranche mon cerveau, et je roule. Je roule. Je roule. Et je roule encore… Une des matinées les plus dures du voyage. Mais passons, le paysage reste magnifique, la route longe des falaises qui tombent directement dans les vagues, il fait presque beau, ça aurait pu être pire.
Je suis cependant déçu. Sur la route, nous avons croisé une colonie de pingouins roi, avec entrée payante et relativement chère, mais c’était pour moi la dernière occasion d’en voir sans dépenser plus de 100€. Malheureusement, c’était fermé jusqu’à 11h… On a bien essayé de se faufiler mais nous avons été bloqués par une rivière qui nous ramenait vers l’entrée… Bref l’échec.
Finalement, après cette matinée épuisante, nous voilà dans le petit village de Camaron où nous pouvons manger tranquillement au chaud dans une cabane de chantier que les ouvriers nous laissent spontanément à disposition.
Et puis, plein Ouest à nouveau, le moteur se remet en route ! Malheureusement, la route monte régulièrement, et nous avons encore pas mal de chemin avant le prochain abri : une usine de bois. Celle-là, je la sens moins bien.
Le paysage change doucement, nous traversons quelques forêts, des rivières et quelques lacs. La faune est ici abondante, plus que nulle part ailleurs dans le voyage. Il y a des guanacos de partout, ils sont chez eux. Comme des vaches chez nous. Des renards aussi, sans oublier les condors et les ibis.
Et effectivement, arrivés à l’usine, on nous demande 15 euros par personne. Hors de question. Les autres décident de continuer vers une autre estancia, 10 km plus loin. Pour ma part, je préfère camper juste un peu plus loin dans une petite forêt à l’abri du vent. Il fait moins chaud et je ne m’attarde pas, mais la nature est belle et je suis épuisé.
Le matin, le soleil m’offre ses rayons, les renards me tournent autour en attendant un peu de nourriture, les guanacos me regardent de loin avec curiosité… Tranquille la vie en Terre de Feu.
Le vent me pousse bien ce matin, et malgré encore quelques kilomètres avec le vent de côté, j’arrive rapidement au petit village mythique de « Pampa Guanaco ». Fallait le trouver ce nom!
Je m’arrête pour manger à l’abri du vent sur le perron de l’église, et c’est là que Clément et Aleth me rejoindront. Ils ont été bien accueillis à l’estancia et ont pu dormir au chaud… Mais ils ont loupé les renards !
Et puis, rapidement, nous voilà déjà à la frontière. C’est fou, à chaque fois qu’on passe de l’autre côté de cette frontière Chili/Argentine, le paysage change complètement. Au Chili, nous étions dans une belle forêt assez dense, et nous voilà en Argentine, dans une pampa infinie. Enfin plutôt une prairie infinie. Et les guanacos toujours plus nombreux. Comme toujours dans la pampa, les premiers coups de pédale me donnent une sensation d’euphorie. Au début, ce paysage est toujours impressionnant et déroutant. Surtout pour moi, qui suis habitué à voir mon regard arrêté par les montagnes… Ici rien… Et le vent, toujours, nous pousse. Ici, rien ne l’arrête, il se déchaîne, il te hurle aux oreilles « wooouh, dégage petit humain, tu n’es pas chez toi ici.. Wouhouooo ». En tout cas, moi, c’est comme ça que je le comprends. Pour rien au monde je ne viendrais habiter dans ce pays. Mais, tout le monde n’est pas de mon avis, et nous tombons assez vite sur une belle estancia, immense et bien entretenue, ce qui est assez surprenant il faut l’avouer. Nous décidons de tenter notre chance, aujourd’hui, je n’ai pas envie de dormir dehors. Et là, surprise, les propriétaires sont français, installés ici depuis plus de 30 ans. Drôle d’idée, mais en même temps, ils sont tranquille, ont tout le confort et une immensité verte devant les yeux (blanche en hiver, c’est à dire 8 mois sur 12?). Ils nous laissent nous installer dans une petite maison vide, mais pour nous c’est un luxe immense de pouvoir nous abriter de ce vent hurlant. Après une bonne nuit de repos, nous voilà repartis pour une nouvelle journée de pampa. Malheureusement, la route touche déjà à sa fin, et nous délaissons les guanacos, les renards, et la prairie pour des camions déchaînés qui nous frôlent, de l’asphalte et du béton, et des talus de graviers. Heureusement, le vent, par un miracle bienvenu, a tourné vers le sud avec nous. Miracle ? Peut-être pas. Nous voilà au bord de l’Atlantique. Il y a 3 jours j’étais au bord du Pacifique. Et donc, je ne suis pas météorologue mais ça n’est pas si étonnant que le vent tourne au sud ici. Bref en tout cas ça nous arrange, les kilomètres pas forcément agréables défilent vite. Et finalement, nous retrouvons enfin de la forêt. Oui, tout à l’heure j’écrivais que la pampa me donnait une sensation d’euphorie. Oui. Mais j’ai aussi écrit « au début ». Quand je pense à tous ces gens qui se sont enfilés la route 40… Des tarés, eux aussi! :p
Au loin, voilà encore une estancia. Moi ce soir, je pourrais camper, il fait beau, la forêt est là, belle et sauvage. Mais bon je me laisse entraîner par le tandem. Je ne le regretterai pas. A l’image de Jorge, le gaucho qui nous avait si bien accueillis avec Virginie sur la carretera austral, Elias nous reçoit comme des rois. Avant même que nous ayons ouvert la bouche : « Rentrez, on va boire le maté ».
Elias est chilien, mais se balade d’estancia en estancia en Argentine depuis 15 ans. Moins sauvage que Jorge, il nous montre des photos de ses filles qu’il voit de temps en temps. L’une étudie à Coyhaique au Chili, l’autre a 3 ans et vit dans une autre estancia avec sa mère pas loin d’ici. Elias vient de Cochrane, où nous étions avec Virginie il y a moins d’un mois. Je lui montre les photos sur le PC et il est ravi de reconnaître ces paysages. Il nous raconte des anecdotes sur chaque endroit où il est passé. Et puis il se lève et nous dit « Venez, on va voir le cheval ». Oh non pas encore ! Je veux pas remonter sur un cheval…
Mais il me rassure vite : « C’est un cheval sauvage, je suis en train de le dresser vous allez voir ».
Et là, on a droit à une séance de dressage par un gaucho, au milieu de la Terre de feu. Incroyable. Si on m’avait dit que j’allais vivre des expériences comme celle-là, je ne l’aurais pas cru.
Et pourtant, c’est quelque chose de le voir faire courir son cheval, prendre mille précautions pour lui mettre une selle, le calmer en lui parlant à l’oreille. Il nous dit « El secreto, es mucho paciencia y mucho cariño » : « Beaucoup de patience et d’attention ». (« Cariño » c’est plutôt « câlin » mais je pense que la traduction ça serait plutôt « attention »… Hum je sais pas je suis pas traducteur moi, demandez à Virginie!).
Nous restons une bonne heure à le regarder prendre soin de son cheval, on est sacrément impressionnés il faut bien l’avouer. Je suis soulagé qu’il ne nous propose pas de monter, je pense qu’on n’aurait pas tenu deux secondes.
En rentrant, il commence à préparer la viande pour le soir. Oui ici, c’est toujours de la viande, amis vegan, passez encore votre chemin. Il nous parle avec passion de son métier, dresser des chevaux, garder des vaches, dresser les chiens. Dressez un cheval est un vrai métier, même un sport extrême. C’est très dangereux, et il nous montre toutes ses blessures de guerre. Une jambe cassé c’est l’accident le plus grave qu’il ait eut mais a priori ce n’est pas rare de voir des gauchos se faire tuer par leur cheval. Début janvier, il y a le plus gros rassemblement de gauchos du monde à Cordoba, où pendant 10 jours des compétitions sont organisées entre gauchos. (Je n’ai pas très bien compris le déroulement des compétitions mais ça a l’air compliqué). L’année dernière, il représentait la Terre de Feu, cette année il est un peu déçu de ne pas pouvoir y retourner. A priori, les meilleurs Gauchos sont ceux de la région « Pampa », au Sud de Buenos Aires (Ca ne s’invente pas!). Ici l’hiver il n’est pas possible de s’entraîner, il y a trop de neige, c’est dangereux pour les chevaux.
Aujourd’hui, il est tout seul, les autres sont partis pour Noël, mais normalement ils sont trois pour s’occuper de 400 vaches réparties sur des milliers d’hectares, 30 chevaux qui leur sont indispensables pour parcourir ces milliers d’hectares (un cheval se fatigue beaucoup plus vite qu’on le croit, c’est pourquoi il leur en faut autant, ils établissent un roulement pour que les chevaux soient le moins sollicités possible), sans oublier la quinzaine de chiens, qui se taisent au moindre sifflement de leur maître. Ici pas de fromage, que de la viande. C’est un peu dommage, je suis sûr qu’on pourrait leur apprendre à faire du bon fromage ! Mais a priori pour ça ils n’ont pas les bonnes races de vaches…
La viande est délicieuse (une vache d’ici forcément…), nous dormons au chaud, un agneau entier dépecé à côté de nous pour le réveillon de demain soir, il a des amis qui vont venir. J’ai donc dormi avec un agneau mort. Virginie tu me manques !!
Le matin, c’est à regret que nous prenons la route, Elias nous a vraiment choyés… Il ne nous reste que 40 km jusqu’à Talluin, premier village depuis 5 jours. A Talluin, pour les cyclistes, la Panaderia de la Union est une célébrité. Elle héberge gratuitement tous les cyclistes qui passent. C’est donc là que nous nous rendons pour le réveillon de Noël. Nous retrouvons là-bas Stefan, toujours en train de rigoler. Je me régale d’empanadas et de bon pain frais… Hum c’est bon !!
Je profite aussi d’avoir un peu de wifi pour passer deux trois coups de fil. Joyeux Noël à tous !
Finalement, sous l’impulsion de Stefan, on décide d’aller passer le réveillon dans un petit camping un peu plus loin au bord d’un lac. Ce petit camping est génial, avec des tipis pour mettre la tente à l’abri et une salle commune remplie de panneaux de bois où tous les voyageurs ont laissé un mot. Ca fait un paquet de bouts de bois depuis 2005 !
Au menu, ratatouille et filet de merlu cuit au feu de bois ! Sans oublier la bière brassée à Ushuaïa et le vin argentin.
Un très bon réveillon quoi !:)
Aujourd’hui, avec un petit effort, je pourrais être à Ushuaia dès ce soir. Seulement 100 km. Mais je suis bien sur cette route de Terre de Feu et il me reste encore 7 jours avant mon avion. Je décide d’en profiter, et je m’arrête dans un petit coin parfait : un hôtel abandonné au bord d’un lac dans la forêt… Des petites cabanes en bon état bordent le lac, quelques familles argentines sont aussi venues pour l’Asado de Noël au bord du lac, mais je trouve une petite cabane parfaite pour passer deux jours.
Deux jours sur ma terrasse au-dessus de l’eau, à bouquiner, profiter du soleil (il y en a!) et contempler le paysage.
Je pense à Sylvain Tesson dans ses forêts de Sibérie. Il a passé 6 mois dans une cabane au bord du lac Baïkal, en vivant comme un ermite. Son livre est une magnifique invitation à l’ermitage. Passer son temps à lire, contempler un paysage que l’on connait par cœur, couper du bois, pêcher son repas, regarder la neige tomber, au chaud dans sa cabane. Une bulle dans la forêt. Tentative bien naïve d’arrêter le temps et pourtant on y croit. Ce livre m’a enchanté, et la tentation de rester là encore quelques jours est forte, mais l’envie d’arriver encore plus.
Ce dernier jour de vélo a quelque chose de spécial. Vraiment spécial. Je vois défiler les images de notre voyage. Colombie, chaud, humide, ambiance tropicale et jus de fruits ; l’Equateur et ses volcans ; le Pérou immense et ses pics aux glaciers incroyables ; la Bolivie et son désert magnifique mais inaccessible ; le Nord de l’Argentine avec ses canyons et son art de vivre qui vaut bien celui de la Provence ; la beauté sauvage de la Patagonie, remplie de splendeurs, et enfin, tout au bout, la Terre de Feu, la fin du monde, j’y suis, là maintenant. Dans une forêt désolée avec des pics montagneux encore enneigés où rien ne pousse. L’émotion est forte et j’ai la gorge serrée. La fin.
Nous sommes passés par tant d’endroit où l’Homme n’est pas le bienvenu. Et pourtant c’est toujours dans ces endroits que nous avons fait nos plus belles rencontres. Dans ces régions si difficiles la solidarité est l’unique chance de survie.
Et puis voilà, comme ça, sans plus de cérémonie, le panneau « Ushuaïa ». C’est fini, c’est terminé, je suis au bout du monde.
…
A vrai dire pas tout à fait !
Pour commencer il me reste 5 jours avant mon avion, et puis pour être un peu jusqu’au-boutiste la route continue encore 20 km en direction du parc national Tierra del Fuego.
Pour passer ces 5 jours, je suis accueilli chez Diego, un des deux warmshower d’Ushuaïa (actif je veux dire). Je suis accueilli comme un roi ! Diego et sa famille sont adorables et en un clin d’oeil me voilà paré d’un carton pour le vélo pour l’avion, d’une chambre à disposition pour les 5 jours et surtout, d’une bonne douche chaude ! 5 jours plus tard, il me dira « A bientôt, tu auras toujours une famille à la fin du monde maintenant !».
Je passe les deux premiers jours à me poser, lire, écrire, mettre à jour le blog et les photos… Autant de tâches pas déplaisantes mais qui prennent un temps fou ! Ushuaïa n’a pas grand chose à offrir aux cyclo-voyageurs. Ville touristique par excellence, le café y est à 2 euros et trouver un endroit pour manger des empanadas est un véritable défi ! Par contre si vous cherchez des chaussures Salomon, une doudoune North Face ou encore une polaire Patagonia, le tout une fois et demie plus cher qu’ailleurs, c’est THE place to Be !
Après deux jours à tourner en rond, j’ai hâte de repartir, histoire de finir l’année dans un parc naturel, le plus loin possible vers le Sud, dans la nature.
Fernando est un autre cyclo qui vient d’arriver chez Diego. Il vient d’arriver en avion du Venezuela, et commence son voyage pour remonter chez lui dans « environ un an ». Je l’aide à remonter son vélo, c’est son premier voyage et il demande plein de conseils. Ca me fait prendre conscience qu’en 6 mois et plus de 8000 km, l’expérience est rentrée, des conseils, j’en ai plein à donner!
On se met donc en route le 30 janvier vers le parc, mais ça passe trop vite. 20 km, c’est pas bien long !
Le parc est très cher je trouve, 18 euros pour… la nature. Et oui, nous en France et en Europe en général ça nous choque de devoir payer pour se promener dans la nature. Ici c’est parfaitement normal et c’est même un sacré business. Le prix du parc a plus que doublé en 2 ans.
Mais enfin, je trouve ici ce que j’étais venu chercher pour le nouvel an. Le canal de Beagle, les montagnes enneigées, lacs, rivières et forêt. J’ai aussi la pluie.
Mais on fait avec et en compagnie de Fernando, après avoir planté notre tente, on se balade dans le parc tranquillement. J’apprends plein de chose sur le Venezuela. Sacré pays, presque un paradis pour les paysages, mais aussi un enfer d’un point de vue économique et social…
Le lendemain, dernier jour de l’année. Fernando retourne en ville pour passer le nouvel an avec une amie à lui.
Après quelques derniers conseils pour sa route, je le regarde s’éloigner. Son voyage débute, et le mien se termine. Il est plein d’entrain, sur-motivé pour attaquer le vent de face (il ne sait pas ce qui l’attend, pas encore…). Il est plein de stress aussi. Mais il a des rêves plein la tête. Bref, un peu comme nous avec Virginie en partant de Carthagène. Nous, maintenant, plus de stress, toujours sur-motivés… Et des rêves encore plus grands dans la tête. Fin d’année, Fin du monde, Fin d’un voyage… Et puis, sans s’en rendre compte, la roue tourne : début d’année, début du monde… Et…
6 Comments
A l’heure où j’écris ces mots, ton avion arrive à Lyon !!!!
Dans deux heures, je te fais la bise !!!, quelle ironie, le temps et l’espace sont peu de choses !!
Quel bel article et quelles belles photos pour terminer ce voyage si beau !!
A tout de suite mon grand !
Au top comme toujours! Et si bien accompagné jusqu’au bout du monde… Vive le voyage!
Waouh! Super de pouvoir vivre en détails tes dernières journées de cette aventure… J’espère que tu es bien arrivé en France et que tu kiffes bien les retrouvailles avec famille et amis. Quelque chose me dit que tu ne vas pas trop attendre avant de troquer le vélo pour les skis et tu aurais bien raison. La bise amigo!
Amigo fue un placer hospedarte en casa, como te dije tenes una familia en el fin del mundo, hasta siempre Leo.
Gracias Diego!
No olvide que ustedes pueden venir en Francia cuando lo quieren! 🙂
Yo !!!
Quel courage et quelles aventures en 2017 !! Je vous souhaite une très belle année 2018 avec plus de chemins inoubliables et de beaux voyages …et bien sûr, un bon retour en France en toute sécurité 🙂
à très bientôt