Le Salar d’Uyuni en vélo
La Paz
Avant de rejoindre le Salar, nous profitons comme il se doit de l’hospitalité de la Casa de Ciclista.
Que c’est bon de voir des gens ! Ca faisait longtemps qu’on avait pas passé autant de temps entourés d’amis à boire des bières, des cafés ou manger des pizzas. Même si l’appartement de la casa de Ciclistas de la Paz est pour le moins… disons… « rudimentaire », l’ambiance est super et on s’y retrouvera à plus de douze cyclistes. On se sent bien dans cette ambiance et on décide donc de rester un jour de plus que prévu. Et il semblerait que Virginie veuille rester encore plus longtemps car la voilà de nouveau malade… Heureusement rien de grave mais du coup on restera 5 nuits à la casa. On en profite pour se reposer, faire des courses, faire changer le connecteur gaz du réchaud. MSR a réagi en moins de 24 heures pour nous permettre de récupérer une pièce neuve chez un de leurs revendeurs, sans demander aucune facture. Exped avait fait de même pour un des matelas. Bilan : Toujours demander directement au fabricant aux USA et jamais au revendeur français !
On a aussi de la chance, c’est jour de match à La Paz : Bolivie – Brésil pour les éliminatoires de la coupe du monde ! Virginie ne se sent pas en forme mais je ne rate pas l’occasion d’aller voir l’homme qui valait 220 millions vendanger pas moins de 4 face-à-face avec le gardien. (A ce prix là je vous jure…). Le gardien bolivien sera d’ailleurs le héros du match. Je me permets ici de juger le public bolivien : Le pire que j’ai jamais vu. Je m’attendais à une super ambiance à la sud-américaine… Mais non. Les Boliviens sont là pour manger des glaces et boire du coca. Et siffler leurs propres joueurs quand ils loupent un truc. Et le stade a beau être plein, même pour Niort – Beauvais on aurait plus de bruit ! Ceci dit l’ambiance est bon enfant et on aura quand même passer un bon moment.
Le reste du temps, on papote, on mange des empanadas et on boit du café… On parle de vélo, d’itinéraire, des routes à ne pas louper, des projets de voyages de chacun, on échange des bons plans… On parle cuisine, ail des ours et bière ou miel bio fait maison (que des bobos les cyclos je vous jure!). On découvre plein de trucs sur la Belgique (la boîte à tartines!) ou le Brésil. Bref on ne s’ennuie pas, posés dans notre canap’.
L’altiplano
Et finalement avec tout ça on apprend aussi que la route entre La Paz et Oruro est bien aussi longue et monotone que ce qu’on pensait. Une autoroute ça va pour 50 bornes, mais pas pour 200. C’est pas fun l’autoroute en vélo je vous jure.
On prend donc le bus pour s’éviter cette partie chiante et repartir directement d’Oruro. C’est avec un gros pincement au cœur qu’on dit au revoir à tout ce beau monde, on n’est pas sûrs de les recroiser avant Ushuaia.
A noter qu’ici prendre le bus avec un vélo ne pose absolument aucun problème et que les bus sont incroyablement peu chers. Même si c’est un peu la cour des miracles. Entre les cholitas (les mémés boliviennes) qui vendent de tout et le soixante-huitard raté qui nous fait des discours sur l’impérialisme américain, on a bien du mal à se concentrer sur la télé branché à fond sur un film allemand de la seconde guerre mondiale traduit en espagnol. C’est pas fun. Heureusement, ça ne dure que 3 heures !
Arrivés à Oruro, on est plutôt contents d’avoir évité cette étape et on file vers la suite : l’altiplano et le Salar d’Uyuni.
Le bus arrivant vers midi, on décide de vite sortir de cette « ville », sans doute une des pires qu’on ait vues jusqu’ici, dans le genre moche, dégueulasse et saturée de voitures. On plante la tente 30 km plus loin, à 100 mètres de la route. C’est un peu bruyant mais on est tranquille et le paysage n’est pas si moche.
A vrai dire, les 4 jours qu’on passera sur l’Altiplano ne seront pas les plus intéressants du voyage. C’est… plat. Il y a… du vent. Il y a… du désert.
Heureusement, le vent ne se lève vraiment que dans l’après-midi. Et comme on est des lève tôt, on arrive à enchaîner rapidement. Le premier jour, en 3 heures, on aura déjà fait 75 km. Sans doute notre record ! Mais l’après-midi c’est une autre musique et les paysages qui nous ont tout d’abord scotchés nous paraissent maintenant légèrement monotones. Sans compter le vent qui s’établit bien de face. Et puis ici, difficile de trouver un bivouac. Quand je vous dit que c’est plat… C’est plat ! Difficile de se cacher de la route. Mais finalement on trouve une ruine à 200 mètres de la route qui fera bien l’affaire. Le lendemain rebelote. Dans le guide/topo vélo de la région, les 150 derniers kilomètres sont sensés être « une très mauvaise piste avec aucun village ou point d’eau ». Bon ok on est prévenus, et au dernier village on part avec 12 litres d’eau et le couteau entre les dents pour attaquer la piste. Normalement, on ne verra plus l’asphalte avant le Chili, dans environ 15 jours. Mais une bonne surprise nous attend, la route a été refaite récemment, et finalement nous avons droit à un bel asphalte sur 100 kilomètres de plus. Et puis surtout pas une seule voiture. Pas une seule.
- Les copains à la Paz
- L’altiplano
- L’altiplano
- L’altiplano
- Coucher de soleil sur l’altiplano
- Attention au lama!
- L’altiplano
- Bivouac sur l’Altiplano
- L’altiplano
- Cratère de météorite
- Cratère de météorite
- L’altiplano
- L’altiplano
- L’altiplano
- L’altiplano
- L’altiplano
- L’altiplano
- Troupeau de lama au matin
- L’altiplano
- L’altiplano
Le vent est carrément violent sur cette portion, et nous avons sacrément de la chance de trouver un bivouac parfaitement à l’abri dans une ancienne carrière, toute propre, toute belle. Le coucher de soleil est fantastique, il n’y a pas une seule lumière à l’horizon, les premières étoiles s’allument et la lune nous tient compagnie. Ce soir, les lentilles et le quinoa ont un goût spécial, les bivouacs 5 étoiles comme ça c’est rare.
Le Salar d’Uyuni
Et enfin, le lendemain, après avoir croisé plein de lamas, plein de cactus et deux cratères de météorites (vraiment impressionnants), nous arrivons à Salinas et quittons définitivement l’asphalte. Les 30 derniers kilomètres tiennent leur promesse en terme de « piste dégueulasse » et nous arrivons tant bien que mal à Tahua. Le point d’entrée nord du très célèbre « Salar d’Uyuni ». On a beau être prévenus et avoir vu des milliers de photos, la vue est saisissante. C’est blanc, tout blanc et ça part à l’infini. C’est beau tout simplement. Beau et unique.
En arrivant d’en haut, j’aurais cru me trouver en montagne et contempler une mer de nuage. Sauf que demain, on ira pédaler là-dessus. On se trouve un petit hôtel très sympa pour la nuit et on en profite pour prendre une douche.. Oups non pardon. Il n’y a pas d’eau dans le village donc pour notre première douche depuis 4 jours et aussi pour la dernière douche avant 12 jours (si tout va bien) ça sera dans une bassine à l’eau froide.
Le Salar d’Uyuni, c’est sans doute un des sommets de notre voyage. Depuis le début, on se dit « On va en Amérique du Sud, on va voir le Machu Picchu, des volcans et puis surtout le Salar d’Uyuni ». Toutes les photos qu’on a pu voir de cet endroit nous ont fait rêver. Qui n’a pas rêvé de faire comme tout ces couillons sur les photos. Maintenant, à nous de le vivre ce rêve. Et de faire les couillons sur nos vélos. Traverser le Salar d’Uyuni en vélo n’est pas très difficile en soit. Ce n’est pas très long (environ 80 km avec une « île » au milieu, c’est plat, le sel est aussi dur que de l’asphalte et même s’il y a du vent, je pense que c’est vraiment à la portée de tout le monde. Donc ici pas question d’exploit sportif ou rien de ce genre. Mais juste du fun. Du fun et des photos couillonnes. Être perdus comme ça sur une étendue blanche à perte de vue, perdre ses repères et rouler vers le néant. Voilà ce qu’on vient chercher ici, sur le Salar d’Uyuni. Du fun.
Et on peut dire qu’on en aura trouvé du fun ! Le matin, pas un brin de vent, le soleil brille, le salar est plus blanc que blanc… On y va !
Quelle journée d’anniversaire ! Et oui, c’est l’anniversaire de Virginie et on peut dire qu’elle n’oubliera pas cette journée. Nous avons des conditions idéales, et contrairement à ce qu’on pourrait croire, on ne croise pas une seule jeep.
Rouler sur le Salar est vraiment une expérience particulière. Parfois le sel forme des cristaux compacts et on n’avance pas trop vite. Je pourrais comparer ça à de la neige cartonnée par le vent, plus ou moins gelée. Sauf que c’est chaud. Et qu’on est en vélo. Et que le relief est complètement inexistant. Et parfois le sel est dur comme de la pierre et sans aucune aspérité. On fonce !
Je suis légèrement déçu car j’imaginais qu’au milieu du Salar, on ne voyait plus la « terre ». mais les volcans sont hauts, et on distinguera les rives en tous points du salar. De plus, celui-ci compte de nombreuses îles. On décidera alors « d’accoster » sur quelques-unes. Ces îles sont peuplées de cactus immenses vraiment impressionnants. La journée passe vite, et mine de rien, on aura fait plus de 70 km à naviguer à droite à gauche, à faire les cons au milieu et jouer avec les perspectives. Pour finalement trouver un bivouac à l’abri du vent ultra violent qui s’est levé à 20h (allez comprendre…).
Bref, cette journée, on ne l’oubliera pas et elle restera un des gros points forts du voyage. Le Salar d’Uyuni mérite sa réputation et encore une fois, on a beau lire et voir des tonnes de photos, l’expérience reste unique et incroyable.
Le lendemain, c’est avec regret que je regarde la côte se rapprocher. Je me dis que la récré n’aura pas duré bien longtemps, et que maintenant, va falloir pédaler pour de vrai. D’ailleurs, les 30 km restants jusqu’à San Juan nous donneront un bon aperçu de la suite avec des vents de face et du sable… Mais un vrai palace nous attend à San Juan où nous trouvons un bel hôtel en sel (étonnamment pas cher).
Et oui, ici on innove au niveau des matériaux ! J’ai pas étudié l’inertie, la diffusivité thermique ou le bilan carbone, mais en tout cas on a dormi au chaud dans un super décor. Et on a même eu droit à une douche brûlante… solaire ! Décidément je ne peux pas m’empêcher de penser au boulot :p
Le moral est plus que haut, nous venons de passer des moments formidables, nous sommes en pleine forme. Nous voilà prêt pour le grand, le terrible et l’interminable Sud Lipez !
- Virginie sur le Salar
- Léo et Virginie sur le Salar
- Léo et Virginie sur le Salar
- Léo sur le Salar
- Attention au géant sur le Salar
- Aller on pousse!
- Aller on pousse!
- Petite pause sur le Salar
- Léo et Virginie sur le Salar
- Léo et Virginie sur le Salar
- Les cactus géants du salar
- Coucher de soleil sur le Salar
- Coucher de soleil sur le Salar
- Un petit café d’anniversaire pour Virginie
- Vous prendrez bien un petit bain?
- Un troupeau de lama avant San Juan
- L’hôtel de sel à San Juan
- Une piscine au milieu du désert?
- La sortie du Salar
- L’hôtel de sel à San Juan
Affaire à suivre…
6 Comments
Fantastiques vos photos!!!!
Superbe ce récit!!!
Énormes bisous
Je pense que quand tu lira ça tu sera en train d’en chiez, mais en tout cas, courage à vous pour ce charmant désert 😉
Héhé en fait on l’a déjà passé le sud Lipez mais on a du mal à trouver une bonne connexion internet pour publier article et photos ! En tout cas se fut dur mais pas tant que ça on était bien préparé ! Maintenant on est en Argentine et on commence à en avoir marre du désert ! Bientôt on arrive vers cafayate et les vignes et le vert! 🙂
Trop sympa ces perspectives!! Quand il n’y en a plus, il faut les inventer… Allez j’enchaine direct avec le Sud Lipez parce que je sens que c’est de la bombe!!! 😉
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