Les préparatifs – Les vélos de voyage et le reste
Préparer un voyage de 6 mois en Amérique du Sud, c’est compliqué. Préparer un voyage de 6 mois en Amérique du Sud en Vélo, c’est compliqué aussi!
Et pourtant qu’est ce que c’était bien! Et attention hein, là je ne parle pas du voyage, qui n’a pas encore commencé, mais juste de la préparation! Ça peut surprendre parce qu’en général les préparatifs, c’est stressant, ça coûte cher, on a des moments de doutes, bref tout ce genre de choses qu’on peut entendre ou lire à droite à gauche… Et bien pour nous, pas du tout!
Au contraire on y a pris beaucoup de plaisir, les comptes en banque un peu moins bien sûr, mais globalement, cette expérience était plutôt positive. Et à condition de s’y prendre bien en avance, ça permet de se plonger dans le voyage avant d’y être!
Notre philosophie était: Léger, oui, mais on pas non plus ultra léger, comme certains dangereux extrémistes! 😉
On vise entre 15 et 20 kg par personne, en dehors des vélos, sans eau ni nourriture avec normalement suffisamment de confort pour être bien dans les Caraïbes ou sur un sommet à 5 000 mètres…
La partie la plus compliquée, c’était bien sûr les vélos: On n’y connait rien et puis, comme ça, on a vraiment l’impression qu’un vrai vélo de voyage ça coûte une fortune! On a donc commencé par éplucher tous les blogs de voyageurs à vélo et leurs bons conseils. Et parfois c’est pas évident de faire le tri entre les « bons » conseils et les conseils, disons, non adaptés! Il y a de tout!
Finalement on s’aperçoit assez vite que effectivement ça coûte cher, mais que ce sera difficile de faire moins de 1200 euros… Parce que oui, on veut des vélos fiables, bien équipés, solides et performants. Un vélo de voyage, c’est pas juste un vélo, c’est aussi un peu notre maison et notre meilleur pote pour plusieurs mois! Donc mieux vaut bien le soigner! 😉
Alors voici les conclusions de notre étude de marché et les choix que nous avons faits pour notre voyage! J’espère que cela pourra servir à quelques-uns par la suite, on fera sans doute un retour post-voyage pour comparer, ce qui sera sans doute encore plus intéressant!
Comment préparer un vélo de voyage?
Alors tout d’abord, on a fait le choix de monter nous-mêmes les deux vélos. Et à la fois pour des questions de coût et aussi et surtout pour pouvoir vraiment savoir comment ça fonctionne et pouvoir faire le choix de toutes les pièces sans compromis. Globalement, nos choix se rapprochent beaucoup du fameux vélo cyclo-randonnée, dont j’avais un exemplaire sous la main et dont le site internet est très bien fait.
Le cadre
Là, deux philosophies peuvent s’affronter :
- « Pas de débat il faut de l’acier, tu peux réparer (souder) partout dans le monde »
- « Aujourd’hui un cadre alu n’a que très peu de chance de casser et c’est beaucoup plus léger »
Finalement j’ai aussi lu que les cadres alu, pour être aussi robuste que des cadres acier, devaient finalement avoir plus de matière. Et s’il est vrai que l’alu est plus léger que l’acier, finalement la différence sur le vélo fini n’est pas si importante en terme de poids.
Pour nous ce qui était le plus important, ça n’était pas une différence de poids de quelques grammes, mais plutôt l’équipement du cadre et sa forme générale, bien adaptée au voyage à vélo. Avec la possibilité de mettre des portes bagages, des portes bidons etc… Et puis honnêtement si jamais on fait une chute assez violente pour casser le cadre, je ne suis pas sûr que le fait de pouvoir le ressouder ou non soit notre première préoccupation, qui sera probablement plus de ressouder nos os! En tout cas je n’ai jamais vu de témoignages de voyageurs ayant cassé leur cadre… Donc ça n’était pas ça notre préoccupation principale.
On a donc choisi un cadre et une fourche Intec en acier, parfaitement adaptés pour un vélo de voyage.
La transmission
La transmission, c’est une partie à ne pas négliger car à l’inverse du cadre, c’est une partie où potentiellement on peut avoir pas mal de problèmes en cours de voyage. Dans le même temps on ne fait pas de compète de VTT, donc pouvoir gagner quelques centièmes de seconde en changeant une vitesse, ça n’est pas notre priorité.
Globalement le must serait une transmission Rohloff, mais c’était clairement hors budget.
Dans le monde du vélo, il semblerait que la référence reste Shimano. Globalement la gamme minimale pour un tel voyage serait la gamme « Deore ». Au-dessus, on peut monter vers du Deore Lx ou même Deore Slx. Mais clairement, on n’a pas vu l’intérêt vu que justement la différence entre ces trois gammes, outre le prix, était liée à leur fluidité de passage de vitesse et à leur poids, mais pas forcément à leur robustesse. Donc pour nous, ce sera du Deore. En dessous, la fiabilité n’est a priori pas au rdv.
Ensuite évidemment 3 plateaux et 10 vitesses pour pouvoir bien mouliner comme il faut dans tous les cols à 4000 m! (9 ou 10 vitesses? Il y avait une promo sur le 10 vitesses, même s’il parait que la chaîne pour du 9 vitesses est plus solide que du 10…. Mais au vu des tests que l’on a faits, on peut vous dire qu’on ne regrette pas cette dixième vitesse qui nous a bien servi!)
Les freins
Concernant les freins, le choix de la simplicité et de la facilité de réparation a été fait: freins classique V-brake Deore. Faciles à réparer, pas chers, et très efficaces.
Pas mal de vélos sont équipés avec des freins hydrauliques type Magura, mais j’y vois deux défauts: les jantes s’usent beaucoup plus vite, et en cas de pépin, bon courage pour réparer! De plus la qualité de freinage, même sous la pluie et en étant bien chargés, est largement suffisante avec des freins classiques. De plus, c’est beaucoup moins cher!
Les roues et les pneus
Ah voici le nerf de la guerre! Autant le dire tout de suite, une bonne roue, ça coûte cher… On a longtemps hésité à mettre autant d’argent là-dedans mais finalement on l’a mis.
Une jante double parois Rhyno Light avec 36 rayons Dt Alpine 2.35 mm, le tout avec des pneus schwalbe marathon mondial 26 pouces, ça coûte cher, mais c’est vraiment le top du top! Evidemment on a pris des pneus larges pour pouvoir rouler sur les pistes pourries de Bolivie et du Pérou.
Là-dessus, je pense que d’autres auront fait un autre choix, mais vraiment avec ce matos, si on pète un moyeu où si on voile une roue, j’aurai bien les boules! Donc on espère être tranquilles pour un moment avec ce choix et ne pas avoir de problème.
Les pneus sont censés être increvables, donc pareil, on espère ne pas avoir de problème.
Finalement c’est un pari, on vous dira si ça a été gagnant ou pas!
Ce qui est sûr, c’est que si on était partis sur quelque chose de moins bien, des problèmes, on en aurait eu, et pas qu’un peu!
Portes bagages
Là j’avoue, on a un peu fait les moutons avec notre Tubus haut de gamme. Mais bon, aucun avis défavorable, et finalement une différence de prix pas si énorme avec des gammes équivalentes capables de porter jusqu’à 30 kg. Le porte bagage est sans doute la pièce qui casse le plus fréquemment, je pense donc qu’il vaut mieux y mettre le prix pour être tranquille, surtout que la différence n’est finalement pas si énorme.
Les selles
Ah les selles! Et les débats infinis! Heureusement, une bonne âme aura eu la gentillesse de m’offrir une brooks neuve sous prétexte que c’est infâme et vraiment pas confortable! Bon moi j’hésitais, mais pour le moment après 400 km j’en suis très content, et puis c’est super classe! Merci chichi! 🙂
Pour Virginie on est partis sur une SMP trekking gel, censée être parfaitement adaptée au vélo de voyage. Pour le moment ça n’est pas une réussite totale mais on va attendre de voir… Affaire à suivre donc!
Les guidons
On est partis sur des guidons papillon qui permettent plusieurs préhensions différentes ce qui est bien pratique. Avec une potence inclinable, on a le choix, y’a plus qu’à tout régler!
Les sacoches
Là aussi, on a fait les moutons avec nos sacoches Ortlieb en coudura, parfaitement étanches et super résistantes. Bon a priori c’est vraiment les meilleures, et là encore, la différence de prix avec la concurrence n’est pas si énorme donc pourquoi se priver? Donc quatre sacoches plus une sacoche guidon pour l’appareil photo pour Léo.
On a également fait le choix de prendre deux sac à dos Exped Torrent, étanche et robuste de 40L, qui feront la majeure partie du voyage à vide sur le porte bagages, mais qui seront très précieux pour les treks de quelques jours que l’on a prévus!
Conclusion
Voici les principaux choix… Parlons des non choix, principalement pour faire des économies :
- Pas d’éclairage intégré, beaucoup trop cher et de toute façon on ne roule pas de nuit on n’est pas des fadas! Des lampes à pile et une frontale donnent le même résultat pour quelques euros. Ceci dit si vous compter vous faire un vélo qui ne soit pas seulement un vélo de voyage mais aussi un bon compagnon en ville, ça peut devenir très intéressant d’avoir un éclairage performant!
- Pas de moyeu dynamo: parce qu’on n’a pas d’éclairage intégré, parce que ça coûte plus cher qu’un moyeu classique et parce que pour charger quelque chose avec, il faut rajouter 150 euros et a priori ça marche pas tant que ça si on ne roule pas assez vite.
- Pour beaucoup de choses (potence, tige de selle, garde boues, portes bidons, béquilles), on a fait le choix de prendre du matériel de base, pas cher mais robuste, principalement pour faire des économies. Et puis on verra bien!
Voilà, et pour le prix total de ce parfait vélo de voyage, sans sacoches, on arrive autour de 1 299 € TTC. Soit environ 250 € de moins que l’équivalent cyclo-randonnée. Et oui, c’est cher!
Et le reste?
Pour le reste, on a beaucoup de matériel de bivouac, beaucoup trop de trucs inutiles du genre ordinateur, et puis vraiment pas assez de vêtements!
Voici les quelques points importants :
- Une tente super cool : la Hubba Hubba de MSR. Après quelques tests c’est certifié, cette tente est géniale: ultra légère, très spacieuse, bien étanche, et on l’espère très solide. Tout ce qu’il faut quoi!
- Un réchaud super lourd mais qui brûle de l’essence et du gaz, ce qui est super important à nos yeux: MSR whisperlight universal
- Duvet cumulus Panyam 600 : -6°C de confort, moins de 1 kg, déjà dans nos sacs à dos depuis quelques temps: une valeur sûre on n’a pas de doute!
- Un ordinateur super léger mais quand même assez puissant pour les photos et vidéos. Un choix que j’assume, j’espère pouvoir vous faire rêver au maximum avec les photos et quelques vidéos.
- Un appareil photo Olympus OMD-EM5 avec son objectif Olympus M.ZUIKO DIGITAL ED 12-40mm 2.8 PRO approuvé depuis 3 ans franchement y’a pas mieux et en plus c’est super léger! Pour les amateurs de photo je vous le conseille, jetez votre Reflex c’est obsolète! :p
- Une go-pro
- Un téléphone « intelligent » chacun avec toutes les cartes enregistrées dessus pour avoir un GPS.
- Un petit panneau solaire X-moove solar trek pour charger l’appareil photo, la go pro et les portables.
- Et puis plein de petits trucs pour le bivouac pour ne pas avoir froid ou être trop mouillé…
Voilà en gros, tout ce qu’on va trimbaler sur ces quelques milliers de kilomètres qui nous attendent! Alors oui, c’est vrai, ça revient cher. Mais heureusement on avait déjà un certain nombre de choses étant donné qu’on fait déjà pas mal de montagne et de voyage. Ceci dit, il s’agit d’un investissement qui aura sans aucun doute un retour sur investissement, à la fois parce que les nuits d’hôtels seront réduites, les coûts de déplacement seront presque nuls, et on pourra se faire à manger facilement… Donc finalement le coût total du voyage sera on l’espère relativement faible.
Si jamais vous avez envie d’avoir plus de détails sur tel ou tel matériel, n’hésitez pas à nous contacter on se fera un plaisir de vous répondre!
11 Comments
[…] Les préparatifs – Les vélo de voyages et le reste […]
Bonjour, petite question pratique, qu’avais vous mis en dessous du tapis de sol de votre tente ?
Le footprint de la même marque ou autre chose ?
Merci !
Bonjour,
Non on a réussi à trouver un footprint d’une autre marque (luxeoutdoor) à la bonne taille et aussi très léger mais surtout beaucoup moins cher et qui a très très bien marché!
Bonjour Léo,
Votre blog est génial ! C’est une mine d’informations pour mon copain et moi qui partons en juillet pour le même périple, Colombie-Ushuaïa, à vélo !
Nous avons plusieurs questions sur la matériel, mais, pour commencer, j’aimerais bien connaître la référence de vos vélos, vous avez l’air content d’eux !
Un grand merci et encore bravo
Suzanne
bonjour Suzanne,
Merci pour ton commentaire tant mieux si le blog est utile 🙂
Pour les vélos nous les avons montés nous même, la base du cadre est de marque Intec (Intec M1 Canti Trekking/MTB 26″ Frameset) et pour le reste on a choisi des composants assez standard pour des vélos de voyage. Ca prend un peu de temps pour choisir tous les composants, le temps de montage en lui-même est assez rapide mais il faut quelques outils spécifiques, que l’on peut trouver dans des assos vélos ou ateliers vélos participatifs…
Bonne préparation! 🙂
Bonjour,
Superbe blog, une véritable mine d’informations !
Juste une question technique, quel type de moyeu sur vos roues ?
Car perso, je suis actuellement en réflexion pour rénover les roues de mon vélo de voyage (26 pouces, freins sur jante Magura, 36 rayons, 135 mm d’entraxe à l’arrière, corps roue libre Shimano, 9 vitesses, serrage rapide ).
Cordialement
Thierry
Bonjour Thierry,
Les moyeux sont des moyeux Shimano Deore XT sans dynamo (c’était un choix surtout économique de ne pas rajouter la dynamo).
Pour les roues je dirais qu’un des points très importants c’est effectivement d’avoir 36 trous, et nous avions aussi fais le choix de rayons renforcés ce qui joue beaucoup je pense. Les jantes sont en double parois.
En espérant avoir pu aider!
Bonne route!
Léo
Bonjour,
Merci encore pour cette mine d’informations.
Vous ne parlez pas de la pompe, qu’avez vous utilisé comme modèle et en êtes vous satisfait ?
Meme question pour le mutlitool.
Merci !
Thomas
Bonjour,
Bonjour Thomas,
La pompe j’ai choisi le modèle de décathlon : https://www.decathlon.fr/p/pompe-velo-a-main-920-telescopique-avec-manometre/_/R-p-145782?mc=8359384&c=NOIR
rien à redire elle marche très bien et est relativement légère. le fait d’avoir un manomètre est un vrai plus!
Le multitool j’en ai essayé plusieurs, aucun ne me convient vraiment… Je pense que la prochaine fois je n’en prendrai pas et je prendrai mes outils à l’unité, pas vraiment plus lourd mais au moins l’outil en question est vraiment pratique ce qui n’est finalement pas le cas avec un multitool…
Bonjour et tout d’abord merci de partager tout ça avec nous ! Superbes les photos !!
Moi j’aurai quelques questions puisque je m’organise un tour d’Amérique du sud pour la fin de l’année…
D’abord à partir de quel média avez vous construit votre voyage ? Existe-t-il un guide incontournable du cyclo camping en Amérique du sud ?
De plus, si vous deviez donner un pourcentage en terme de qualité de la piste, plutôt 50/50 route et chemin ou possibilité d’éviter les chemins tout en ayant accès aux beaux paysages…. ? Je dois dire que le vélo que je possède est solide mais j’ai peur qu’il ne soit pas assez solide pour ce genre de trip et j’aimerai donc privilégier au maximum la route… Dans la mesure du possible si vous pouvez m’aider sur ça, ça serait super !
Et puis, enfin j’ai une dernière question à propos de l’anti vol..
Qu’avez vous pris ? Que faites vous de votre vélo si vous voulez partir faire un trek, allez vous baigner, faire les courses etc..
C’est vrai que ce vélo et tout ce qu’il porte est un peu notre maison pour plusieurs mois alors se le faire voler serait dommage.. C’est une de mes appréhension, comment avez vous vécu le truc ?
Merci d’avance pour vos réponses !!
Léa
Bonjour Léa,
Merci pour ton commentaire!
Alors non à ma connaissance il n’y a pas de guide incontournable, on a regardé des blog de voyageur à droite à gauche, y compris en anglais il y a beaucoup de chose…
Pour les routes et chemins ça dépend des pays, en Colombie et équateur on a trouvé beaucoup de route en très bon état dans des super paysages sans circulation, donc le top pour toi! Par contre les autres pays c’est plus compliqué, la plupart des belles routes sont au moins partiellement en terre. Mais ça change vite. Par exemple la carretera austral et maintenant presque entièrement bétonnée sur la partie Nord, et ça reste magnifique. Donc pas facile de te répondre précisément mais il faut s’attendre à trouver du ripio même sur des routes importantes.
Nous avions juste un petit antivol léger pour les attacher la nuit à côté de la tente, avec comme principe de ne jamais laisser les vélos chargés sans surveillance. Nous avions la chance d’être deux, donc ça facilite les choses pour les courses par exemple. Sinon on laissait nos vélos dans les auberges, chez les gens qui nous hébergaient, les campings ou tout autre endroit de confiance lorsque nous partions nous balader. En général ça ne pose pas de problème.
Bon voyage!